Sassandra : plages sauvages et histoire unique

Sassandra, charmante ville côtière de l’ouest de la Côte d’Ivoire, séduit par son atmosphère hors du temps. Située à environ 300 km d’Abidjan, elle combine plages sauvages, patrimoine colonial et nature préservée — un trio rare et captivant.

Autrefois plus fréquentée par les touristes, notamment au début des années 2000, Sassandra a vu son attractivité diminuer avec le développement du port de San Pedro et l’essor de son offre hôtelière. Pourtant, cette ville conserve un charme unique, presque « décadent », qui lui donne une identité singulière. Ce caractère un peu oublié devient un véritable atout pour les voyageurs en quête d’authenticité.

À Sassandra, les habitants racontent l’histoire à travers l’architecture, les rues et leurs récits. Son passé colonial, bien que complexe, mérite qu’on le reconnaisse et qu’on le valorise. En préservant ce patrimoine, nous transmettons une mémoire culturelle essentielle. Comme le dit l’adage : « Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le répéter. »

En vous éloignant du centre historique, vous découvrirez des plages spectaculaires comme celles de Pauly, Drewin ou Monogaga. Ces étendues sauvages, bordées de végétation luxuriante, offrent une ambiance bohème idéale pour se ressourcer, loin de l’agitation urbaine.

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Histoire et culture de Sassandra

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📸 Street Art à Sassandra – Photo par BBanares

Sassandra s’appelait autrefois Gboklé, selon les croyances des populations locales. Un chasseur nommé Gbadji aurait découvert la région. Fasciné à son arrivée sur ces terres, il aurait fondé le premier village néyo, baptisé Paégué.

Les Néyo, aujourd’hui majoritaires dans la région de Sassandra, sont l’un des groupes ethniques principaux.

Les marins portugais João de Santarém et Pedro de Escobar s’approchèrent du golfe de Guinée au XVe siècle. Sassandra représentait alors un point d’ancrage stratégique sur la route maritime. Grâce à cette position privilégiée, la ville attira successivement des commerçants hollandais, danois, français et anglais.

Les principales marchandises échangées à l’époque étaient l’ivoire et l’huile de palme, deux ressources très prisées sur les marchés européens.

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📸 Sassandra offre l’un des plus beaux couchers de soleil de la Côte d’Ivoire – Photo par CEyraud

En 1891, Louis-Gustave Binger désigne Sassandra comme poste administratif sous le protectorat français. Les autorités françaises en font alors un point d’entrée stratégique pour explorer et étendre leur présence vers d’autres territoires de l’actuelle Côte d’Ivoire.

En 1907, les autorités françaises érigent un phare à Sassandra, marquant une étape importante dans le développement de la ville. Puis, entre 1909 et 1919, elles tracent plusieurs rues et construisent des usines ainsi que des résidences coloniales, renforçant l’empreinte architecturale de l’époque. Enfin, en 1950, elles construisent un wharf — également appelé ponton — afin de faciliter le transport maritime des marchandises.

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📸 Depuis la plage de la ville de Sassandra, on peut admirer le ponton (ou wharf) qui reliait autrefois la ville aux navires en mer – Photo par CEyraud

Ce passé colonial a profondément marqué le visage de Sassandra, encore visible aujourd’hui à travers ses bâtiments anciens, ses ruelles bordées de manguiers et les vestiges du wharf, symbole d’une époque révolue. Après l’indépendance en 1960, la ville a connu un déclin progressif de son activité portuaire au profit de San Pedro, nouvellement créée pour devenir un centre économique majeur de la région.

Cependant, Sassandra n’a jamais perdu son âme. Entre la mer, la lagune et la forêt, elle demeure un lieu de mémoire et de rencontre, où les traditions néyo continuent d’imprégner la vie quotidienne. Chaque quartier et maison raconte un fragment de l’histoire d’une cité qui a su traverser le temps sans renier ses origines.

Aujourd’hui, Sassandra renaît doucement grâce à un embryon de tourisme responsable et à l’intérêt croissant pour son patrimoine naturel et culturel. Des initiatives locales émergent pour restaurer les anciens bâtiments coloniaux, valoriser les savoir-faire artisanaux et préserver l’environnement exceptionnel qui entoure la ville.

Ainsi, visiter Sassandra, c’est plonger dans une Côte d’Ivoire authentique.

Comment aller à Sassandra ?

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📸 Photo par BBanares
  • En voiture : prévoyez environ 3 h 30 de route. La route côtière, aménagée juste avant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2024, est en excellent état.
  • En avion : vous pouvez prendre un vol avec Air Côte d’Ivoire jusqu’à San Pedro. Les deux villes côtières sont distantes d’environ 79 km. Il faut compter environ 1 h 10 de route pour rejoindre Sassandra depuis San Pedro.
  • En bus : Depuis Abidjan, les bus partent généralement des gares routières d’Adjamé ou de Yopougon. En direction de San Pedro, ils s’arrêtent souvent à Grand-Lahou et à Sassandra. Avant d’acheter votre billet, renseignez-vous directement à la gare.

Que voir et que faire à Sassandra ? – Les incontournables

Entre nature préservée et vestiges du passé, Sassandra regorge de trésors à découvrir. Voici quelques incontournables pour explorer Sassandra et en saisir toute la richesse.

1. Plage de Drewin

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📸 Photo par BBanares

Aujourd’hui, la plage de Drewin est un spot emblématique de surf en Côte d’Ivoire. Chaque année, elle accueille le célèbre « Grand Drewin Surf Contest », un événement incontournable pour les amateurs de glisse.

Entre deux vagues, vous pourrez déguster un plat local et boire un verre chez Jules, une adresse prisée des habitués. Il propose également la location de planches de surf et un hébergement simple pour les voyageurs souhaitant passer la nuit sur place.

Mais, au-delà de son atmosphère animée, la plage conserve les traces d’un passé douloureux : autrefois, elle servait de point d’embarquement pour les esclaves vers le Nouveau Monde. Un tunnel reliait discrètement une maison à la plage, facilitant leur transfert vers les bateaux. Ce lieu, à la fois tourné vers l’avenir et ancré dans l’histoire, invite à la mémoire autant qu’à la découverte.

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La Maison des esclaves domine la plage de Drewin depuis une colline. Selon les récits locaux, elle aurait appartenu à un marchand impliqué dans le commerce des esclaves. Pour la visiter, rendez-vous sur place : des habitants du quartier veillent sur ce lieu chargé d’histoire. En poursuivant la visite, vous découvrirez la cave où les esclaves étaient enfermés avant l’embarquement. Aujourd’hui, des chauves-souris y ont élu domicile, ajoutant une atmosphère saisissante à ce site.

2. La Maison du Gouverneur

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📸 Photo par BBanares

Érigé en 1893 à l’origine comme pavillon de douane, le bâtiment fut ensuite transformé en maison du gouverneur. Témoignage de l’architecture coloniale, il domine la baie et offre une vue remarquable sur l’embouchure du fleuve Sassandra. Au pied de la résidence, dans les jardins, se tenait autrefois l’ancien marché aux esclaves.

Aujourd’hui, le lieu est à l’abandon, mais quelques maquis animent le bord de plage voisin. Visible depuis la plage, la Maison du Gouverneur reste un repère emblématique de la ville.

3. L’église Saint-André

L’église Saint-André, construite au début du XXe siècle, est un exemple de l’architecture coloniale religieuse à Sassandra. Située sur les hauteurs de la ville, elle se distingue par sa façade sobre mais élégante et son clocher qui domine les rues environnantes. Son jardin fleurit dispose d’une vue sur les collines et le reste de la ville.

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📸 Photo par BBanares

4. Le Pont Général Weygand

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📸 Photo par BBanares

Le pont Général Weygand, du nom d’un ancien administrateur colonial français, construit entre 1940 et 1947, est un pont en béton armé situé à 15 km au nord de Sassandra. Il se distingue par sa forme en arc et ses trois trottoirs, facilitant le passage des piétons et des véhicules.

Il enjambe le fleuve Sassandra et offre ainsi un panorama spectaculaire sur les environs. Son architecture en arc, posée sur les rochers du fleuve, en fait un lieu emblématique et photogénique. Accessible à pied ou en véhicule, il est aujourd’hui un arrêt incontournable pour admirer le paysage et ressentir l’histoire coloniale de la région.

5. Plage de Monogaga

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📸 Photo par BBanares

La plage de Monogaga se situe à environ 60 km de Sassandra, soit environ une heure de route en direction de San Pedro. Bordée de cocotiers et recouverte d’un sable fin, elle offre un cadre véritablement idyllique et est considérée comme la plus belle plage de Côte d’Ivoire.

Récemment, la piste menant à Monogaga a été améliorée, mais son état reste encore difficile. Un véhicule 4×4 reste donc nécessaire pour y accéder. Une fois sur place, il est possible de camper et de profiter pleinement de la nature environnante, entre baignade, détente et paysages préservés.

Il est également possible de louer des cabanons en bord de plage pour y passer la nuit.

Hôtels à Sassandra : nos favoris

Hôtel le Pollet

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📸 Photo par BBanares

Situé dans le centre de Sassandra, cet hôtel ancien offre une belle vue sur les environs. Les chambres, de catégorie standard, sont confortables et bien entretenues.

Les tarifs varient entre 20 000 et 40 000 FCFA (entre 31 et 61 €), selon le type de chambre.

Pauly Rock – Un cadre idyllique en pleine nature à Sassandra

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📸 Vue plage à Pauly Rock Sassandra – Photo par BBanares

Ce qui séduit à Pauly Rock, c’est avant tout sa plage sauvage et préservée. Nichée dans une crique isolée, loin de l’agitation de Sassandra, elle offre un véritable havre de tranquillité pour les amoureux de la nature.

Sur place, vous dormirez sous tente, dans un cadre entièrement pensé pour l’authenticité et le confort : repas faits maison, activités nautiques et autres services sont organisés pour vous. Il est nécessaire de réserver à l’avance, afin que tout soit prêt à votre arrivée. Pauly Rock est l’escapade idéale pour se ressourcer au cœur d’un environnement naturel exceptionnel.

Le tarif est d’environ 60 000 FCFA (environ 91 €), tout compris : les trois repas, les activités et l’hébergement.

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📸 La terrasse de Pauly Rock offre un cadre paisible et naturel, parfait pour se détendre en admirant le paysage – Photo par CEyraud

❓FAQs sur Sassandra

🔸Quelles sont les meilleures périodes pour visiter Sassandra ?

La période idéale s’étend de novembre à mars, durant la saison sèche. Cette période offre des conditions climatiques agréables pour profiter des plages et des activités en plein air.

🔸Comment se rendre à Sassandra depuis Abidjan ?

Vous pouvez rejoindre Sassandra depuis Abidjan en empruntant la route côtière, qui a été réaménagée après la CAN 2024. C’est la même route que vous utiliserez si vous souhaitez poursuivre votre voyage vers San Pedro et Grand-Béréby.

🔸Sassandra est-elle adaptée au tourisme familial ?

Oui. Sassandra vous accueille avec ses plages paisibles et ses activités en pleine nature, idéales pour petits et grands. Un véritable paradis pour toute la famille !

🔸Est-il nécessaire de prendre des précautions sanitaires particulières ?

N’oubliez pas votre anti-moustiques et votre crème solaire. Concernant les vaccins, les précautions sanitaires sont les mêmes que pour le reste de la Côte d’Ivoire. Vous pouvez consulter les détails dans cet article: Quels vaccins pour voyager en Côte d’Ivoire ? Liste à jour 2025.

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